prendre sa buée au fond d’un tiroir, petite chose narquoise monticule des nuages, constater qu’elle est en état de souffle, qu’elle peut d’un seul tir finir sur la fenêtre
et faire comme les âmes mourir au chaud de l’aube.

prendre avec, les mots qui sont pareils, sélection de la tête qui dit oui et qui balance marteau secret pour affirmer les clous, ils sortent ils s’endorment eux aussi à la doublure d’un nouveau vent.

prendre dans ce même tiroir ce qu’on met à sécher, l’herbier de joncs qu’on a voulu tresser, la cage balancelle du cœur qui s’épanche, suspension à la chaîne de frêle liberté. laisser filer laisser dissiper l’aile, le vol et l’ombre. midi sera levé j’aurai tout oublié.

prendre encore, décharge cannibale, les routes, les avenirs, fleuve de la poussière enroulée aux cheveux. les anges ont des échelles chauves, un nid et un oiseau où se gratte fortune. et moi j’éparpille.