Journal poétique / www.jouyanna.ch

long collier de voitures, c’est le chapelet...

en voyage...

mercredi 6 août 2014, par Anna Jouy

long collier de voitures, c’est le chapelet de la capitale. des grains à moudre, des grains à compter. boulier d’une étrange comptabilité,recensement de travailleurs et de vacanciers comme moi. tout cela sans discontinuer, sans le moindre trou dans le paysage. une rivière de volvo et d’audi, de VW et BMV... la métropole semble s’agiter à la manière d’une pieuvre, métropoulpe faudrait-il dire- tentacules orchestrales suivant les mouvements d’une symphonie, pulsés aspirés, mouvements de jets et de rejets d’une étoile Shiva. soleil

soleil et vent, l’immensité neuve de mon nouveau ciel remplit les trois quarts de la page, quelques vaches et des lignes de verts différents, de jaunes à peine secs, de sable grisé

premier arrêt initiatique : l’épreuve de la bouche ou comment passer son permis de tourisme au travers d’une dégustation de poisson cru, morceaux de chair d’une nacre rosacée et diamants d’oignons en ribambelle. fermer les yeux d’abord. se demander à quoi s’accrocher et puis prendre sa première portion. laisser venir cette saveur de l’eau, de la mer, cet arrière pays de sels et de vents...en reprendre, se sentir facile à convaincre...il y a des choses simples qui en racontent beaucoup sur le plaisir.

goûter oui mais ensuite essayer vainement de prononcer le nom de ce met délicat...se racler alors la gorge, chercher en vain en fond de glotte les arêtes oubliées du dit met délicat, quelque chose d’imprononçable...
plus tard, un vieux souvenir culinaire m’attend encore, une croquette frite, ma mère au comptoir des papilles heureuses. Des liens insoupçonnés entre enfance et ce temps tout neuf aussi, à peine sorti de sa coquille : le voyage.

pénétrer lentement au cœur de son sujet. faire quelques pas dans des rues pavées, dans des ruelles chaleureuses et roses. la ville est de cette couleur presque vineuse si merveilleusement accordée aux verts multiples qui étincellent partout sous le souffle. ici vivent 700’000 personnes et rien qui me le prouverait nulle part. chaque quartier, chaque place, chaque venelle..une forme joyeuse et simple d’être ensemble sans même s’en apercevoir. la peur lentement s’endort. tout semble à portée de ma couardise naturelle, de mon incompétence globe-trotteuse...tout s’ingénie à me faire croire que l’ailleurs est possible..je poursuis.

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