Journal poétique / www.jouyanna.ch

lettre

lundi 15 septembre 2014, par Anna Jouy

Tu sais qu’il me vient d’avoir sous les doigts des proses épistolaires, des bagues contenant leur poison ou une épice rare. Je me surprends à la lettre ; te dire le jour qui fuit, la nuit du clocher lunaire, les mouvements de fortune…Je prends le papier à entête, j’aurais beaucoup voyagé et encore un hôtel à bout de mon impasse.
J’aurais défait bagages, tourné la roulette du cadenas qui flingue au coup parti. J’aurais la nostalgie, une mandarine amère pressée dans l’encrier.
J’aurais mangé seule, avalé les pilules de longue vie.
Bu peut-être comme il m’arrive de me prendre la tête.
Je serais là-bas. Un tour de Terre plus loin ; tu ne m’attendrais plus bien sûr mais ça te ferait sourire.
Tu la laisserais choir, t’en retourner ton très profond sommeil.
Une lettre avec ces mots : Cher…
Tout le reste disparu

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