journal de l’aube 245
mercredi 17 septembre 2014, par
Le tapis, le sol, la prière. Entre mes mains le fil, l’histoire. Plus je la tisse et plus je m’en sépare. mue colorée de la vie.
Chaque aube est un voile qui cherche le vent et l’envol. Chaque aube est une feuille, qu’il faut écrire et mailler de parole. Semblables formes, semblables légèretés, semblables espérances.
Araignée ou scarabée, je tends le chemin et le sable l’efface.
Il est bon que j’oublie avoir eu d’autres rêves, d’autres lointains. Il est bon que me soit ravie la mémoire des désirs, tableau magique secoué dissipé. Il est bon que me vienne parfois le diamant des formules et qu’à peine prononcées, elles s’écroulent en verroterie et pacotille.
L’oubli généreux de mon visage, de ma peau et des bras.
L’oubli des affaires de semelle, poussières levées, retombées.
Chutes nécessaires et mutation d’atomes