l’amour implant
vendredi 3 octobre 2014, par
je lui en ai voulu de ne pas m’aimer. n’étais-je pas après tout sa fervente, son exhalaison de feux ?
j’éventais sous le doigt des parfums comme des créances dans les mailles du vent. j’avais des étuis pleins de ravissement, des corolles en cornets inondés de surprise.
je ployais le matin des fruits mûrs de la nuit. je songeais que c’était un monde facile, une évidence. l’amour comme un ciel gâté.
d’abord
j’ai pris la charrette grise, fallait bien rouir ces tiges de bleu, plantées dans mon chant. laisser le jour faire ses oracles et disséquer mes boiseries. je cherchais à grands coups de batte à briser mes chaînes, l’écorce saignante. assurément c’était dur et il a fallu user de temps et de fouet pour en venir à bout. l’amour implant détruit.
d’abord
j’ai inversé mes racines, mes cheveux ne valaient plus un ange. sécher, mûrir, fragiliser le jardin jusqu’à l’aubier des fleurs.
maintenant me restent quelques tendons de lin, brillants étranges. du fil sur lequel on ne marche plus mais qui me fait tout autour comme un tissu d’amant et de mots