Journal poétique / www.jouyanna.ch

feu

dimanche 5 octobre 2014, par Anna Jouy

J’ai souvent pensé qu’il y a en chacun qui écrit une comète, un noyau en feu et qui parcourt comme ça un bout de ciel avec de la lumière. Je ne sais pas d’où le feu est parti. Boulet d’un canon de guerre ou de joie ? Qui comment ? Pourquoi on ne se pense ainsi plus qu’un trajet, une parabole dans le ciel. Certains sont de gros missiles qui vont mourir bien sûr mais dans l’éternité et d’autres des météores fusillant le ciel d’un feu de Bengale. La plupart des étincelles qui chutent, sans gros élan et sans lueur. Et pourtant en chacun d’eux un tir, un obus, un taquet. La fronde d’un dieu qui s’amuse, ou fait feu… ?
Mais ce mouvement d’être extirpé de la pesanteur, balistique essentielle et vaine à la fois.
On se sent arraché avec parfois des vertiges, la certitude d’y perdre matière, de s’user par le frottement de soi à l’univers, et de se décharner d’os et d’esprit, un feu qui lentement consume sa propre course.
Me sens dans l’étau de la vitesse et de l’air, comme un noyau qui déboule ses neiges. Me sens me dématérialiser à faire une lueur. Me vider. Je ne suis peut-être d’ailleurs qu’un avion et sa ligne de kérosène, une imitation vague, un faussaire leurre, qui ne rend son jus qu’en plein jour faute d’avoir vraiment le feu. Là-bas, ils disent garocher… ici on dit tracer après.. Je déguerpis

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