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journal de l’aube 260

mardi 7 octobre 2014, par Anna Jouy

Je ne broie pas toujours le noir, parfois c’est lui qui me boit et je disparais, boisson obscure sirotée par la nuit.
Je coule mon ombre au ruisseau de la lune, je bruisse comme un silence, étranges appartenances dures dans les nébuleuses de noirceur. C’est ma nuit.
Concrétions de températures, ma tête, mon cou, mon pas. Présences allogènes qu’on détecte par repères de fièvre. Je suis un trou noir, une épingle éponge dans laquelle s’entassent des idées noires, le puits de rêves, la citerne du désir.
Lourde de mes ténèbres de banlieue, je déambule charbon secret dans les couveuses de l’aube. J’attends que surgissent les vagissements de ma propre naissance, l’expulsion reprise de l’arc du ciel d’un jour né du sexe de ma nuit.

grandiloquent comme peuvent l’être ces musiques qu’on écoute dans le noir, entre vie et sommeil. la nuit explose à la gueule, elle vous infuse, vous en êtes tachée définitivement, et parfois même vous vous pincez un peu pour vous assurer de votre propre forme tant vous êtes diluée. la nuit vous hante, vous vous y entez. branche rapportée. vous y avez souche, vous émergez, vous prenez corps lentement du tas d’opacité. sculpture à la main et à l’idée, vous sortez du bois. vous devenez , au fur et à mesure de cette aube à la gouge. c’est votre autour, là où vont buter tantôt les lumières vous laissant le noir dedans, secret indicible.

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