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journal de l’aube 280

vendredi 31 octobre 2014, par Anna Jouy

certains matins, souvent, la question revient. pourquoi...? et les réponses qui arrivent multiples et crochetées dans ma propre vie. pourquoi tant de temps passé à faire ça ? et ce cortège de raisons aussi variées que les périodes de l’existence... celle de l’enfance entre autres

Sans doute est-ce d’être née entre deux tilleuls et une poignée de cailloux, dans la cour des jeux et des petits sous perdus. De les y avoir cherchés et trouvés et perdus à mon tour.
D’avoir couru et gambadé toute nue dans le pré pour que ma mère crie, qu’elle crie sa honte de la chair, même pure des petits
D’avoir fait en secret les rails du train pour rejoindre de faux chez-moi, un goût d’acier des voyages qui n’existeront pas.
Sans doute est-ce pour ça qu’il me faut poursuivre…
Sans doute est-ce d’avoir habité une armoire comme un confessionnal où je murmurais des histoires à ceux qui m’y rejoignaient, chaude, habitée d’images renversantes et qu’il y faisait noir sauf un rai de lumière,
Sans doute est-ce d’avoir marché au plafond le miroir sous les yeux, emplie de délices effrayantes d’échapper ainsi à l’ ordinaire, l’aventure tenait dans une glace de poche, rétroviser le ciel !
Sans doute, est-ce de la forêt, du champ, du territoire entier minuscule, habité d’ivrognes de passages de cuveurs de vinasse sous les ponts, distillant ma peur fascinée, est-ce pour cela qu’il me faut poursuivre...
J’ai vécu une enfance pleine de mon enfant, ce bouffeur d’images abandonné et qui me réclame de toute sa soif que je lui rende son avenir.

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Messages

  • Et sans doute aussi c’était l’ensoleillement privilégié, du balcon donnant sur la rue, qui me permettait d’en jouer, de faire danser un rond de lumière dans la cuisine des voisins , d’allumer les feux arrière des voitures en stationnement .
    J’avais prélevé un instant, le feu du ciel, comme Prométhée, en quelque sorte le fit...

    Le ciel était à portée de mains, il suffisait de tenir un petit miroir, et le monde basculait...

    Il se concentrait dans une surface de la taille de ma main, et de cet échantillon, j’aurais pu plonger d’une autre façon, faire que l’image, à la place d’être solidifiée, se creuse au gré de la fantaisie.

    De ce territoire minuscule, c’était aussi une série d’éclats... de ceux des tentures indiennes, qui en comportent des bouts, sertis dans du tissu.

    Mieux que des pierres précieuses, ils accompagnaient les mouvements de la lumière, et les pas des animaux, harnachés pour les grandes occasions .
    Je peux devancer l’avenir aussi, si ,comme Jules Verne, le futur devient réalité..
    Le soleil, pouvant poursuivre sa trajectoire tranquillement... sans forcément savoir que sa lumière, distribuée avec tant de prodigalité, soit envoyée, par ce même procédé de miroirs, pour éclairer les zones les plus sombres : les zones souterraines, ou celles qui semblent délaissées, par le plongeon nocturne...

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