réfection
vendredi 12 décembre 2014, par
Me refaire, une pièce après l’autre. La maison est détruite ; les chambranles ouvrent sur des trappes d’air. Compter les moellons, les espacements, les rigoles de ciment. Recalculer le fil à plomb et ses projets de chute lourde
Me refaire dans le silence déconstruit de la demeure.
J’ai enlevé les mots, des plots, des cubes. J’ai tout voulu démonter, rebattre les carte et les lettres
J’aurais peut-être tout effacé si je n’avais déjà souillé l’air de paroles. Il est trop tard en fait
Dans ces ruines, la vie dedans s’est enfouie. On peut changer, oublier le sort de nos existences, réinventer l’histoire. Je suis une habitante neuve d’une maison entièrement à terre. Je marche sur les souvenirs de mon futur.