journal de l’aube 318
dimanche 28 décembre 2014, par
Pourquoi le temps compterait-il ? Il n’a pas assez de doigts pour ça. La main qui se tend rompt les bâtons qui me dénombrent. L’empêchement n’a que des ongles blancs qui serrent jusqu’aux pertes du vif. Et j’enchaîne les calculs, mathématiques de fer et de ciel, quelque chose de noué, le garrot de mes phalanges.
Pourquoi le temps serait-il court ou long ? Il est debout et ce n’est que mon empreinte deux souliers dans la neige de ce matin, un peu d’ombre oui pour la marque de l’arbre. Debout et de vertèbres, mes échasses éphémères empilent les horizons. Je dresse mes cheveux à l’électricité statique.
Pourquoi le temps passerait-il ? Ne vois- tu pas que tout revient à dire… multiples du carrefour, puissance du giratoire ? Il faut grainer, voyelles, il faut arrondir sa fin, semence après semaines. Au poquet de la tombe, de la fontaine, des indices du tournis. Tu n’as pas fini de voir ton devant qu’il te prend par derrière, orbe de la bouche et fumées des ampoules.
Pourquoi le temps m’interroge ? Je suis au fond de la classe. « Il y a longtemps que je t’aime, jamais…" Je suis dehors, ne peut me faire rentrer.
Messages
1. journal de l’aube 318, 28 décembre 2014, 07:20, par brigetoun
nombreux sommes au fond de la classe
1. journal de l’aube 318, 28 décembre 2014, 07:32, par Anna Jouy
cancres de l’éternel... ;-)
2. journal de l’aube 318, 28 décembre 2014, 07:38, par M.christine Grimard
Le temps fond comme la neige et la trace des passants se dissout dans le vent.
Seul, le parfum de ce que nous étions restera, flottant dans les branches.
1. journal de l’aube 318, 28 décembre 2014, 08:25, par Anna Jouy
...oui ou alors tout sauf notre parfum
3. journal de l’aube 318, 28 décembre 2014, 09:05, par Dominique Hasselmann
C’est drôle comme les classes ont pu nous marquer : on aurait dû nous prévenir que c’était là que nous allions emmagasiner tant de souvenirs fixés...
1. journal de l’aube 318, 28 décembre 2014, 09:08, par Anna Jouy
la “photo” dépasse les mots
4. journal de l’aube 318, 28 décembre 2014, 17:25, par Or et Lie
Tous les becs ne s’abreuvent pas de bouillie écervelée. Mon radiateur à l’école séchait gants et écharpe, je crois que cet appareil avait la sauvage décision de faire de moi la meilleure amie de la fille populaire de la classe. On rit, on chante et lit sagement son cours entre deux rires sucrés. Je n’ai jamais été une cancre et n’ai jamais brillé au tableau qu’en poésie, peinture et maths simples. C’est peut-être pourquoi je les affectionne à me croire ou comme eux ou leur contraire selon ce qu’ils ont comprit de mes blagues.
Signé un drôle d’oiseau