journal de l’aube 339
jeudi 22 janvier 2015, par
Le cœur, le souffle, la pompe. La fragile pompe, petit poing en cage, dans mon corps trop vaste pour lui, trop enjoint, trop. Poing qui bat, d’une éclosion à la torchonnade compressée. Qui prend et rend l’âme et l’eau.
Corps qui entasse par poignées minuscules des nodules d’énergie, comme un écureuil des noisettes, des provisions folles, le gras ventre de ce qui n’a pas d’usage mais qui pourrait servir, un jour. Corps fourmillant de trafics en cachette, dans mon dos, qui par zones de réserves classe ses indiens, ces révoltés silencieux qui attendent l’heure de battre semelle et de faire pleuvoir sur moi quelque chose. vieilles menaces de famille, endosser les maux promis.
Chair fibreuse, étal des muscles du vivre. Membres outils pour appréhender, pour saisir ( voir les ongles longs taillés à la serpe) les opportunités, les incidences. Mécaniques habiles, rouages huilés, chaîne de transmission au taquet. Il n’y a rien à redire, carrossée modèle famille, motricité ronflante, consommation sobre. Pas de tenue de route cependant, penche dans les virages du côté du ravin.
tout est vérifié …zou vas-y !
Messages
1. journal de l’aube 339, 22 janvier 2015, 06:54, par brigetoun
pas de tenue de route.. un point que nous avons en commun :))
2. journal de l’aube 339, 22 janvier 2015, 07:17, par Éric Schulthess
Ce fichu corps qui nous conduit vers la fosse... figurez-vous, chère Anna, que la chute de votre texte m’a fait éclater de rire. Et non de sanglots ... Vive la vie !
3. journal de l’aube 339, 22 janvier 2015, 07:25, par annaj
Tant mieux !!! Autoderision salutaire.