je cherche l’espace. est-ce qu’il faut parler d’air ? ou alors de joint, de jointure ? je cherche l’espace en effet, entre le vrai, le vécu, tel que chacun en aura la reconnaissance et le faux qui est à l’intérieur, intime erreur, qu’on dira faux faute d’en partager le semblable ressenti.
il y a là une chose qu’on nommera vérités, plurielles facettes d’un monde dans lequel on nous a fait croire que nous étions "ensemble". rien de plus "invraisemblable". nous n’étions que des matériaux qui ne collent pas, qui ne se soudent pas, qui ne se cousent pas, posés les uns contre les autres, mais un seul était-il déplacé, bougé soulevé et le reste se cassait, l’image inexistante.
je n’étais pas autre chose qu’une pièce, poreuse sans doute par hasard, une pièce à résonance, une matière ayant une mémoire forme inscrite en elle, parmi d’autres disparates. je n’ai jamais su à quoi ressemblait l’adhésion-cohésion car même à mes parents je n’ai pas le sentiment d’avoir appartenu.

eux avaient agrippé des tenailles sur leur progéniture, sorte de mâchoires solides et confortables. ils nous serraient ensemble. après, quand l’outil vivant fut brisé, tout a pu se séparer. enfin.