journal de l’aube 342
mardi 27 janvier 2015, par
La question qui se pose (à cette heure c’est étrange-) : la vie est-elle, elle aussi, divisée en chapitres ou mieux en parties ? Je veux dire non pas dans mon regard, ma façon de la relire, donc à postériori, mais réellement, comme si ce que l’on est en train de raconter s’achève et que commencer une autre partie s’impose ? Ruptures que je sens en écrivant mais que je peine à discerner dans ma réalité. A quel moment un épisode se clôt-il ?
Combien de parties (plus que de chapitres) la mienne ? Et puis quand cette section (si elle est) va-t-elle se fermer et me laisser dans l’obligation d’un autre volet de vie, dans une direction rompue sur le fil du quotidien, un autre mode, un autre temps ?
L’enfance s’est terminée abruptement. Je peux le lire aujourd’hui, un soir de décembre ; il y eut d’autres vases, d’autres chambres noires après. J’ai conscience de ce moment où on me dit que je suis trop grande pour recevoir un baiser et qu’on tiendra cette parole jusqu’au terme du souffle. L’enfance a reçu son point final.
Il y a des changements radicaux, des dominantes, des périodes neuves, des lignes de force. Je tisse des carrés que je couds ensemble- peut-être- et chacun ses propres signes et hiéroglyphes. Le tout fera cette étendue au sol sur laquelle les gens d’après marcheront…
Quand j’écris j’ai une conscience instinctive de ce qui forme le chapitre. J’appréhende, avec facilité presque, la nécessité de ces respirations autres. Dans ma vie, c’est vraiment une autre histoire. Peut-être est-ce parce que j’ignore où je veux la conduire…est-ce moi qui l’écris d’ailleurs ? j’ai toujours eu le sentiment de me laisser emporter.
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Messages
1. journal de l’aube 342, 27 janvier 2015, 06:14, par brigetoun
arriver à ce que l’écriture permette de trouver un ordre (sais pas faire)
1. journal de l’aube 342, 27 janvier 2015, 06:27, par Anna Jouy
sa vie s’écrit-elle par devers soi, une sorte de structure inhérente, ..comme celle du roman s’impose à l’écrivain..?
2. journal de l’aube 342, 27 janvier 2015, 07:52, par Dominique Hasselmann
La vie comme un tapis... volant ?
La vie mode d’emploi : chapitrage, paragraphes, ponctuation, feuilles arrachées (si papier), livre égaré, pourquoi toujours un point final ?
3. journal de l’aube 342, 27 janvier 2015, 07:58, par annaj
Le tapis volant est essentiel. Poétique intérieure, légèreté et recherche de l’impossible. Point final ? Toujours là où quelque chose recommence
4. journal de l’aube 342, 27 janvier 2015, 20:32, par aunryz
(me dire si j’exabuse)
Ainsi,
pas n’importe quel tapis
un de ceux qui sont faits de plusieurs
La vie
les différentes parties de la vie
se recouvrent sur ce mode
pas de limite précise
des recouvrements
et peut-être même
une ou des
doublures.
Merci pour ce passage de perception
et pour l’enfance
qui se termine abrupte
mais se prolonge (en doublure )
sous l’adulte.
(J’ai perdu mon dé
...
tant pis !)
5. journal de l’aube 342, 28 janvier 2015, 06:20, par Anna Jouy
mon enfance en doublure ? j’adore l’idée merci !