Journal poétique / www.jouyanna.ch

Je pris un jour ce crocodile doré. Ta main y...

lundi 16 février 2015, par Anna Jouy

Je pris un jour ce crocodile doré. Ta main y avait greffé une poignée, où l’amour devait tenir. Elle souriait, la bestiole de dents interchangeables, collection de canines d’un dieu fort ancien. Tu disais c’est l’antique lien qui fait notre désert. La mort ici lève la queue et les paupières. Dessous, il y a la lame tranquille de la lune qui dort.
Je l’ai saisi, j’avais un démon à l’anse de mon propre cœur, une colère verte et jaune, proche d’un vautour mangeur de foie. Je l’ai jeté dans le ciel, direction le jardin. C’était un vestige, qu’il fallait offrir à d’autres archéologues. « Tu peux bien y crever ! Dans ce terreau-là il ne poussera jamais de nouveaux souvenirs ! » J’étais furieuse, tu étais mort !

Et j’ai oublié, presque fière d’avoir semé des interrogations pour des siècles à venir. Mais voilà… tout remonte du sol, même toi. Ton corpus de laiton a repris de l’éclat. Tu as poussé vers le haut, à la surface. Et chaque jour maintenant je vois ton œil d’or briller et mordre l’aube au premier rayon. Je t’ai semé, je t’y laisse mais je m’étonne de voir que tu tiens toujours tes promesses. « Je reviendrai » avais-tu dit en riant !


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