quand j’étais une enfant, il n’était pas...
vendredi 20 février 2015, par
quand j’étais une enfant, il n’était pas question que je fusse en laisse prisonnière tenue,
enclose des seuls cris parfois de ma mère, libre d’allées et de jardins, du sauvage alentour, domestiquée vivante, sur le tas de mots.
quand j’étais une enfant, je passais des bras de l’eau à des bras de lumière, de solives de foin à des rues cavalières ; je passais c’est tout ce qui comptait. un, après un, après un autre encore, les jours n’allaient jamais jusqu’au bout de la main.
quand j’étais une enfant, j’avais la joue bien ronde, la coupe pleine des petits os d’ivoire pour cracher des noyaux aux cerises du noir. j’avais l’œil en caillou, des bijoux, des hiboux et beaucoup de ces époux magiques.
quand j’étais une enfant, j’étais... c’est fort logique.
je suis devenue grande, du corps et de l’esprit, j’ai écarté mes murs. et plus je devins grande et large, immense aux bras tendus, plus le monde me devint petit, étroit, feutré. le troc étrange !
enfant, on est rien et le monde nous appartient. plus tard on est quelqu’un et le monde juste à nous se retreint.
aj 2-3 ans
Messages
1. quand j’étais une enfant, il n’était pas..., 20 février 2015, 23:54, par brigetoun
rester un peu enfant, le monde rapetissera bien sûr puisque grandirons
mais au moins il ne nous appartiendra pas, n’en aurons donc pas la charge
1. quand j’étais une enfant, il n’était pas..., 21 février 2015, 05:20, par Anna Jouy
oui rester un peu enfant... et ne pas tant s’alourdir de soi aussi.
2. quand j’étais une enfant, il n’était pas..., 21 février 2015, 00:26, par aunryz
"le troc étrange "
Oui
et ce troc étrangle
aussi
Nous cédons la part d’imprévu contre un peu de sécurité
alors
nous voyons venir de loin
Beaucoup de petits trésors dans ce texte
qui remettent un peu de cette lumière vive
et joyeuse
dans notre pénombre.