Journal poétique / www.jouyanna.ch

essai

vendredi 13 mars 2015, par Anna Jouy

Possible que nous n’allions pas plus loin. On sent ça, une manière de décomposer le pas, lenteur, contemplation, arrêt. Je voulais vérifier avant la nuit que les mots que j’avais écrits contenaient bien ce songe, ce début, cette histoire. Je voulais entrer chez eux par surprise. entrer dans leur monde et comme si de rien était, comme si je ne les avais jamais prononcés ni transpirés, voir ce qu’ils avaient fait de moi… et rien, aucun ne se souvenait de ma bouche, de mon souffle. Ils avaient distendu l’air, déformé la propulsion, jusqu’à cette lenteur vieille et cet affalement prévue sur la rambarde… je voulais les reconnaître mais cette mue depuis longtemps les distinguait de moi. Ils découlaient d’autres désormais ou vivaient détachés et autonomes, une vie qui ne m’appartenait plus en rien.
Je n’ai encore jamais écrit. Les jours ne sont que des feuilles qui coulent, une vie de fuites, à l’essai.

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