journal de l’aube 380
mardi 24 mars 2015, par
Ne plus chercher à s’entendre avec soi-même, ne plus vouloir à tout prix faire ami-ami avec son ombre. Tenter de distancer, au petit trot ce qui nous colle au réel, du moins tendre le ressort à son maximum. Essayer d’élargir la faille jusqu’au fossé, reconfigurer sa propre monstruosité.
Repeindre, plâtrer le trou avec des sédiments de poème. Remplir d’éléments étrangers, de prothèses verbeuses l’espace de l’illusion. On croit pouvoir marcher dessus, on croit que le pont va tenir…Mais ces feuillets chaque jour camouflent le fond de l’être
Ne plus se soumettre donc au désir, cette envie de lever quelque chose, quelqu’un, lever au collet, saisir, piéger dans les crocs. Le désir est un chasseur. Ne plus sentir cette patte prise dans son propre lasso.
Suspendue la tête en bas en train de noyer ses yeux de brouilles et de vessies.
Messages
1. journal de l’aube 380, 24 mars 2015, 07:23, par pascale
Oui !!!Vos mots dénouent subtilement l’écharpe que l’on se serre scrupuleusement chaque matin autour du cou. On les garde au chaud pour la route... et on se surprend à chanter " Clémence, Clémence a pris des vacances..." Merci.
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2. journal de l’aube 380, 24 mars 2015, 08:43, par Dominique Hasselmann
Plaisir de retrouver, par hasard, l’accès à votre site.
On a tous, un ou l’autre, la tête en bas (question de perspective).