journal de l’aube 386
mardi 31 mars 2015, par
Je veille un printemps debout, à la fenêtre sans sommeil. Le corps a un goût de bois vert ; il ne connait pas son drap d’hiver, l’époque sans oiseau d’une blancheur de bougeoir. L’épaisse nuque du froid et le cintre durci de son temps. La table est misérable où je dresse le soleil, le matin est en avance. Le vent casse le petit bois du silence et ce sont les convois blindés des fantômes de la fureur qui traversent mon crâne. Quelle invention cruelle va naître encore ce jour dans l’inimaginable ? Émacier la saison, m’y rendre sur la tranche, dans le fil transparent de l’âme. Marcher sur le côté, n’offrir à l’air que la surface minimum, espérer fendre de mon mieux l’apparence. Sortir l’aiguisoir, frotter la peau au fusil, finir lamée, profil de l’emploi.
Messages
1. journal de l’aube 386, 31 mars 2015, 05:36, par brigetoun
émacier la saison
merci guetteuse
2. journal de l’aube 386, 31 mars 2015, 05:46, par Anh Mat
"Quelle invention cruelle va naître encore ce jour dans l’inimaginable ?" ***
3. journal de l’aube 386, 31 mars 2015, 08:05, par pascale
Déterminée, harnachée léger en rappel, le vent vous portera...
4. journal de l’aube 386, 31 mars 2015, 09:38, par cjeanney
"Émacier la saison", approcher les doigts du fil du rasoir
(sans cesse y revenir)