trembler
dimanche 5 avril 2015, par
Il est question de déséquilibre, d’installer l’instable, de provoquer des rétablissements inventifs et nécessaires. Ce ne sont pas des choses nouvelles, tout le monde le sait : c’est au centre du désappointement que surgit l’écriture, la peinture, l’expression. Ce n’est pas de cette pensée dont il me faudrait parler mais de cet être psychorigide qui immobilise mon geste, qui cadre et recadre, qui remet à sa place, lisse et taille. C’est de ce moi qu’il faut rendre à l’insécurité, qu’il faut ramener au bord du précipice, qu’il me faut inviter à des filins et des bras tendus. Parce qu’au fond cet inquiet guichet, ce tourniquet dans le sombre, l’abord des couloirs, du venteux sur la tête creusent en moi une douleur brûlante, aigre et acide, le forage du plexus avec borborygmes. La tête est d’accord, l’esprit a fait tout le chemin pour atteindre son périmètre d’insécurité, mais le ventre, le second cerveau, se rebelle. Il s’agrippe à des coins de table, il parcourt la carrée, arrange et met de l’ordre. Il refuse, il refoule.
Je fais acte d’obédience. Je dois partir. Je l’ai promis, je me le suis promis, avec cette absurde antienne qui se répète et se répète encore : pourquoi dois-je sans fin me porter à l’affrontement. Soulever mon temps. Pourquoi la solitude d’écrire me pousse-t-elle à la solitude de vivre, de sortir des lignes du cahier et de prendre la ligne zurich –istanbul… avec cette sensation que toute la vie revient à sa métaphore, et que tout écrit se concrétise ?
lire une autre >>> plus courageuse Sabine Huynh
Messages
1. trembler, 5 avril 2015, 14:21, par pascale
Dégripper le ça du moi, le sien du mien, assouplir le surmoi, ... on s’en sort pas !
En plus le dimanche on redémarre toujours une machine : cycle prélavage-lavage /essorage -rinçage/blanc-couleur/coton-synthétique/fragile ?
...ben oui, cette question !
2. trembler, 5 avril 2015, 15:03, par brigetoun
non compétente
écriture hors de portée - solitude compagne de toujours
3. trembler, 5 avril 2015, 20:58, par cjeanney
"toute la vie revient à sa métaphore"
(ah je ne sais pas, et je ne sais pas non plus si c’est terrible ou merveilleux. Peut-être les deux...)
4. trembler, 5 avril 2015, 21:23, par annaj
moi non plus je ne sais pas mais j’essaie de dire pour voir si ça se tient...
5. trembler, 5 avril 2015, 23:09, par aunryz
Prendre la ligne
pour sortir de la ligne
Marcher en oscillant du corps
l’écartant des positions d’équilibre
jusqu’au presque tomber
Prendre le risque par la main
la lui donner
Dans ce texte
tout ce qui éloigne
de la machine
6. trembler, 6 avril 2015, 07:21, par pascale
Lavandière Blues, nostalgie de poète ... du poète.
7. trembler, 6 avril 2015, 07:23, par Dominique Hasselmann
Dans l’air, naviguer au plus près du ciel et puis la mosquée bleue comme un atterrissage pointu.