Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 390

mercredi 8 avril 2015, par Anna Jouy

Istanbul mardi. pluie prévue pluie présente. la météo tient ses promesses, la ville aussi. longer le tram et descendre vers les édifices. Sophie la rose des sables est déjà lestée d’un interminable ruban d’humains. estimation du temps d’attente 2 à 3 heures. renoncer.

basilique des citernes. nuit de très ancienne cathédrale païenne, la réserve d’eau de la ville antique, somptueuse sobriété de ce lieu de culte à la pluie. quelques vingt centimètres d’eau, des poissons errants, la voûte et la foison des colonnes qui la soutiennent, géantes, parfois gravées, qui imposent de leur énormité, de leur nombre, l’admiration chuchotante des visiteurs.
silence grandiose du temple. marcher avec précaution, interpellée malgré la foule des semblables par l’appel évident à la prière. ici, dans les entrailles de la ville, d’autres minarets invisibles et muets arrêtent le passant et l’invitent à rendre grâce.

revenir à la lumière grise des nuages. chercher dans des quartiers inconnus une mosquée introuvable. vaine promenade qui apporte cependant son lot d’images et de sensations. parfois à moins de cinquante mètres du flot des touristes, de l’activisme d’une mégapole, des zones villageoises, paisibles et presque nues de voitures et d’humains.

fermer les yeux et respirer ? qu’ai-je vu qui remonte sous mes paupières, si ce n’est cette foule du bazar, ce flot de passants, les boutiques, les bruits, les odeurs. cette impression grouillante du commerce des hommes entre eux. territoire largement dominé par le mâle, le marchand pur sang. très oriental par ses couleurs son scintillement, ses sequins partout, ses narguilés...jaune et orange ocre.
poursuivre dans les quartiers périphériques du marché pour un prolongement non touristique des mêmes boutiques

puis galata encore, longue avenue piétonne riche occidentale européenne. des boutiques de luxe et des restaurants. le festival du film de istanbul..
revenir transie mouillée essayer de calmer sa fatigue sur le lit. dormir à peine. écrire bouffée par la surabondance.
5h 30 le muezzin vous salue.

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