journal de l’aube 392
dimanche 12 avril 2015, par
Ce matin, à l’Orient de mon corps, chantent les tours taillées comme des crayons.
Écrivez maintenant la liste des désirs, voici le papyrus livide de nos rêves. La nuit est un puits à souhait.
Ce matin à l’Orient se profile le continent des poussières épicées et du soleil répandu. Tes pieds en sont lavés.
À l’Orient, ce matin, le bruissement continu de l’éveil, tu dors dans un nid sans musique mais des caves profondes du boucan. Le sommeil est une denrée sans paupières.
Ce matin à l’Orient, aux portes battent déjà les tapis de courants d’air, les hommes vêtus de leurs robes, de leur peau tannée, poings en poches ou épelant leurs bracelets de grains descendent les sept collines vers le rassemblement de leur âme et de leur secret labeur.
Ce matin, à l’Orient, des femmes effacent leur visage qui n’appartient qu’à la suie, se poudrent de la nuit mêlant les parfums de sucre et de cannelle des loukoums.
Ce matin à l’Orient Marmara, là-bas, hérissent ses cargos, dorsale d’épines sur l’eau bleue.
Sur le toit de ma rêverie, la vie, là-bas... ici un pot d’encre, les mécaniques factures du verbe, le ressort distordu du retour.
Messages
1. journal de l’aube 392, 12 avril 2015, 06:49, par pascale
Merci pour les mots et belles photos ... on rêve, de loin.
2. journal de l’aube 392, 12 avril 2015, 07:38, par Dominique Hasselmann
Les crayons des mosquées, oui, tout un symbole...
1. journal de l’aube 392, 12 avril 2015, 07:44, par Anna Jouy
liberté et amour ! dessinent-ils
3. journal de l’aube 392, 12 avril 2015, 12:38, par brigetoun
emportée par le poème