repli
mardi 14 avril 2015, par
Replier le sol, les paramètres marquetés du pli, tu dors en quatre, en huit, en cent lames de parquet et parfois tu chiffonnes. Entasser ton rêve au carré du mouchoir, encoigner, nouer. Petite terre.
Replier le tissu- parachute, la coupole Sixtine du saut. Tu sens que ce qui te retient est rond lisse mouillé comme un œil, le globe, avec cet œillet de volcan qui t’arrose. Tu es à la taille 38-40 de ton église, tu serres sous le corset, les baleines échasses perforent cette pupille. Et parfois tu dépars, larmes fermées
Replier le double-mètre, le plat jusqu’à l’obtus pointu, mesure zig- zag. Tu sens ta corne d’os, la profusion de tes rotules, de tes chevilles, de ces coudées qui froncent ton horizon. Tu manœuvres le leporello des distances, tu plies, tu empiles, tu ramasses sous toi le voyage. Charnières de chair huilée, ressort sans aucun nerf.
Replier l’âme, cette autre chose qui tend les bras , qui éclot, qui vise à l’expansion, qui est le buvard de l’autre, l’éponge Spontex à essuyer le sordide ordinaire. Repli de stratège, l’âme conquérante se retire, comme le sol s’échappe, le tissu se range, le lointain se feutre. Et tout se replie
Messages
1. repli, 14 avril 2015, 09:57, par pascale
Origami de l’âme sans découpe ni collage, net.
1. repli, 14 avril 2015, 19:19, par Anna Jouy
très joliment dit ! merci
2. repli, 14 avril 2015, 10:05, par Dominique Hasselmann
pli selon pli (Boulez)