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Maintenant qu’immobile le poème ...

samedi 18 avril 2015, par Anna Jouy

Maintenant
qu’immobile le poème
que close la lunette d’approche des anges
que masque, l’angle de décollage
et retirés les complots de brume, échelle humaine de son âme

Ne pas chercher en soi, plus de puits qu’il n’y a d’eau dans son ciel

Maintenant
que craqué le pain de lune, rupture de galette sous les verres grossissants
les grignoteurs de conscience l’ont fait
Que sourd le jour, maffieux parolier des orbites, vieux requin du poème
son bruit de moulin à prières égrenant le vocabulaire
crachant à dose perdue ses dents dans son assiette

Ne pas chercher en soi plus de cris, de douleur, de faim que son carré de poitrine

Maintenant que la toupie galactique ne lève plus ses jupes,
soi couché, sous un ciel sans coupole, chaise percée des pisses de lumière

Ne pas chercher en soi plus d’ombre qu’il n’y a d’arbres en son jardin

Maintenant
qu’il faut circuler
se cogner aux angles morts du giratoire, barre fixe à la main, moyeu pointé, comme un soleil à terre, l’ombre,

Ne pas chercher en soi plus de voyage, plus de lointain, qu’il n’y a de désir

L’ambre, dis-tu à ton cou, de quelques mots prisonniers.
L’ère est au forage du lopin, le poquet où planter son pinacle

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