journal de l’aube 406
mardi 5 mai 2015, par
Je ne rentre pas toujours chez moi. Il y a des endroits pires. Rentrer dans l’image par le regard grillagé du silence.
Visite incognito très privée. Le revers de la médaille, le peu reluisant. Le dessous des mailles avec ses reprises, ses points d’arrêt. Le mauvais côté. Je ne rentre pas toujours chez ce moi de façade, par le côté rue mais par la porte des sévices, par les communs. Le mal qu’on peut se faire, la raclée qu’on s’inflige d’être en retard de soi, de n’avoir pas acquis la mention, de l’imparfait, conjugaison régulière. J’ai rempli mon ventre d’un absurde besoin de dévoration. Ai pris tout ce qu’il y avait sous la main mais pas la vie qui fait anguille, qui échappe à la vorace- féroce ou le contraire. Ai tout bâfré me disant qu’il y aurait un énorme plein qui demanderait urgemment le vide vrai que je suis tout au fond, et tout rendre aussitôt. Et que j’allais de cet intime mouvement, droit sur toi, fonçant rapace vorace féroce, ma vie, te dépecer jusqu’à l’essentiel. Il s’agissait d’ascèse, de parvenir de dépouille en dépouille, à atteindre ce rien dont tu fus nourrie... Atteindre la vérité du verdict : Rien est un poète.
Messages
1. journal de l’aube 406, 5 mai 2015, 07:01, par brigetoun
suis pas si certaine, la vie passant, que la vérité soit trouvable en creusant jusqu’au fond
l’est aussi dans les déblais
1. journal de l’aube 406, 5 mai 2015, 07:03, par Anna Jouy
suis d’accord...il faut jeter.. il faut vider et s’assurer du peu.
2. journal de l’aube 406, 5 mai 2015, 10:22, par Dominique Hasselmann
Nihil obstat.
3. journal de l’aube 406, 5 mai 2015, 11:18, par pascale
Le poète se soucie de la vérité comme d’une guigne ... heureusement ! ( Cf : Claro)