Journal poétique / www.jouyanna.ch

un homme "à soigner" sans doute

dimanche 31 mai 2015, par Anna Jouy

Armand Dupuy - extrait de La tête pas vite

Ciel ras les cendres
lichen et pétales
s’étalent, gris basculé vite
sur les mains, la table - restent les gants
sans toi ni travail / la pluie, le toit.

On se plante, un pied devant l’autre. C’est la seule façon,

rien ne presse.

On cherche des gamelles dans le paysage,
Un radiateur, un mur ou quelque chose de sale

à vider.

Armand Dupuy - extrait de 9’32 Pollock

Pollock ne peint pas, bien sûr, c’est
une voix vers le fond. Pollock ne peint
pas, c’est juste qu’il s’enfonce dans les
yeux. Et Pollock verse je ne sais quoi de
sa grolle qu’il venait d’enfiler, qu’il ôte
puis qu’il verse car il y a dedans je ne
sais quoi – une sorte de petite pièce
métallique ou rondelle qui gène. Pollock
est assis, donc il n’est pas là. Pollock est
tout entier dans ce qui l’avale c’est-àdire,
également, tout à fait là qu’il nous
faut. Pollock ne tient qu’à un fil et peutêtre
même qu’il le sait.

Armand Dupuy - extrait de Distances

12.
Je plisse les yeux ou
des yeux me plissent. Ces yeux que je cherche et qui me trouvent à l’opposé de quoi. Stagner dans le pays –
paysage, à grands traits qui remue, j’ai failli.
Maintenant la nuit. Je voudrais dans l’herbe, sur mon lit, quelque part m’étendre, ce papier sur le front. Couler dans mes orbites ses couches successives
et laisser courir, derrière, et durcir ma fable
de dos.

Armand Dupuy sur internet

Son blog Mots tessons
Sur remue.net
Un entretien sur francopolis
Une note sur poezibao
Sur terre à ciel

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