Journal poétique / www.jouyanna.ch

ironie, le champagne d’écrire

samedi 20 juin 2015, par Anna Jouy

Il y a des matins où on est déçu. En fait, on cherche de quoi mais ce ne sont rarement des choses elles-mêmes mais de l’idée des choses qui nous revient, crasseusement salie de toutes nos attentes.
Je me pose souvent la question, la question contenant sa propre déception, du pourquoi ce temps passé à écrire…J’ai lu nombre de fois que c’était la seule vie, pour moult raisons dont celle qu’on y avait conscience, une conscience créatrice de soi-même et des autres. C’est une option possible… Pourquoi pas. Mais ce n’est pas celle qui pourrait correspondre à ma raison. Si je devais l’adopter ce serait une tentative d’extorsion de ma réalité, ma pensée étant loin de me donner dans ses formulations ironiques et dédaigneuses un pouvoir-désir semblable. Non. Mon esprit s’autorise à écrire, comme on met un gamin devant la tv, pour qu’il oublie de se faire trop présent. Là je n’existe pas, je ne bouge pas. Et plus " j’avance et m’enfonce" dans les écritures, les textures, plus je me rends compte qu’il y a pour certains ce mouvement émergeant de l’intérieur, constitution, et pour d’autres comme moi, un mouvement d’étourdissement, pétillance de la comédie d’être, pour tromper une vie inabordable. Je suis des peureux sans doute, des masques. Une vie en forme de rivière, et par-ci par-là , ces cailloux qui font des bulles, pour faire croire qu’ils changent l’eau en air.
Probablement, j’écris parce qu’il n’y a rien en moi qui ait envie d’être ce rien qu’il est. Alors ce théâtre…

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