Journal poétique / www.jouyanna.ch

vocabulaire

dimanche 21 juin 2015, par Anna Jouy

J’écraserais volontiers la terre, la fleur, les abeilles, une image après l’autre. Enfoncerais ces montagnes dans mes poches. J’effacerais ce « tout ça « qui n’est fait que de choses pour me travestir. Je décortiquerais la métaphore, dépiauterais sa chitine. Je pendrais le vent, qui dit moins que rien et pourtant me tanne la tête, me cogne au ring, me baratte. Mon esprit est noyé de fausses images, de chaleurs, de vasques, d’eau et de miettes. Mais je ne vis pas sur ce mode. Ma nature n’est ni belle, ni pure, cet endroit où doivent errer quelques poètes à la semelle... J’aimerais pouvoir leur rendre leurs outils, sortir de mon propre container. Après tout, ici, rien ne leur est proche. Ici,une mouche autour zippe sans cesse le temps. D’un grincement de dents et point d’ailes.
Y-a-t-il des mots pour cette bande, l’espace sec du laid et du morbide, l’absence des mouvements, l’absence des sentiments, la vie en boites, en pelures, la vie en reste. Ni ville, ni campagne. Le dortoir. Il n’y a pas que la nuit, vois-tu, ma main efface parfaitement la lumière.


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