autoportrait
dimanche 28 juin 2015, par
Poursuivre. Avec des traces brèves, des gifles de mots, des caresses ou des lignes plates sans pouls, qu’importe, l’autoportrait. Chercher par taches à savoir qui se lève ici, qui revient de la nuit avec son mauvais cahier, ses grotesques nudités. Chercher jeter, chercher échouer, chercher traduire : l’exercice, la délivrance d’un permis d’exister. Retirer sur le blog, le texto-maton. Et tant de matins, mornes répliques et tant d’autres révélateurs. Où je me découvre pire encore et puis soudain fugacement meilleure. Dédouaner le doute qui est mon calcium mon carbone 14 : tu es, oui, pour un temps, libre de vaquer. Tu es, pour un jour, le dossard AJ, qui est toi et que l’autre, l’apparence se charge de représenter. Es-tu un corps usurpé, es-tu ta propre doublure ? Poursuivre, matin sur matin, l’ouvrage d’élever ton image de feuilles. Moindre vent et tout de toi s’éparpille. Autoportrait. Tu es comme une bûche finie tentant de rassembler sa forme d’arbre, puisque l’être est cendreux, de cette nature brûlée à l’âtre. Alors de la poudre qui reste, tu recomposes l’ombre grise de qui tu étais.
Messages
1. autoportrait, 28 juin 2015, 08:19, par Dominique Hasselmann
Se revoir petit(e)
Ce miroir non éteint
2. autoportrait, 28 juin 2015, 13:12, par brigetoun
admire, mais choisis le silence, au moins un temps, le temps de penser (en ai besoin, crâne grand physiquement mais plein de broutilles ou d’eau)
3. autoportrait, 28 juin 2015, 13:20, par annaj
le silence est un choix contre lequel je ne peux pas lutter. je le comprends, parce qu’il correspond à la fois à un besoin d’intégrité et à une nécessité intime. l’envahissement des autres, leur demande, ce qu’on a envie de leur rendre et qu’on arrivera de toutes façons jamais à faire... choisir le calme je l’espère ne sera pas se faire enfermement. comme vous êtes des très rares qui posent ici un commentaire et me font ce plaisir, je vais essayer de m’y faire doucement. merci brigitte