journal de l’aube 28 :coeur
– rêves de passages, d’un symbolisme très premier, direct. émergence de la mue, le miroir dégraissé de sa glaise archeo-historique.

– j’ai des rapports non protégés avec le texte comme ceux que j’ai avec le cœur. fais gaffe à ce que tu écris, me chuchote-t-on tout de même...
y a-t-il d’ailleurs une vraie séparation à faire entre cerveau et cœur ? (peut-être le cerveau est-il parfois comme un brillant solitaire mais le cœur lui ne se passe pas du cerveau).

– ce qui entre au cœur de la tête ne s’y installe -t-il pas grâce à l’affect ? ne va-t-on ainsi au cœur des choses (ou non) pour des démarches de connaissance, ce qui est également valable pour l’approche d’un poème ou l’abord d’un être ?
c’est une réponse possible au pourquoi des analyses et autres décortications. il faut bien s’avouer que l’intensification des canaux de connaissance permet d’aller au vif des choses, au centre nerveux de l’homme et qu’elle libère le bonheur d’ aimer pour ce que c’est, de l’aimer pour ce qu’il est, lui, et non d’une quelconque attente.

– soudain l’orpaillée mauve de l’aurore, la battée est couverte de pupilles, petites boîtes noires recélant le jour qui vient.
soudain elles vont s’ouvrir, le monde sera, des battements de ciel l des milliards de la Terre,
un envol neuf des geais bleus du temps.
soudain cette éclosion du champ du rêve. les gens s’éveillent et regardent.
alors se construit le puzzle découpé de l’image du 23 août 2013. dans un endroit, ce trou de pièces manquantes, les défoliés du napalm de la haine, otages définitifs de la nuit.
l’absence garde ses raideurs : il y a bel et bien un monde sans plus d’oiseaux.