Journal poétique / www.jouyanna.ch

canicule

dimanche 5 juillet 2015, par Anna Jouy

chronique des jours qui changent, variation des disparitions, plantes fleurs en état de voyage, humains en vogue de s’éteindre, folles lumières un temps, et puis la nuit, les éparpillements des adieux, la main balaie l’air et plus rien.
en tout, percevoir le terme, y mettre un mot parfois, une couleur, un son. constituer simplement de la vie plutôt qu’elle nous constitue, se contenter de cette inversion de priorités, s’en contenter.
matin où viennent par cortèges les anciens morts, sous l’aile des neufs, des dignes deuils des lilas à l’annonce poignante d’une fin qu’on doit faire sienne. -mourir à chaque fois- sans savoir s’en remettre.
et encore, ce à quoi on se doit de mettre fin, comme une manière désuète une espérance un projet. parfois même c’est écrire qu’il faut alors cesser. vérifier l’état d’épuisement, les mots rares comme des respirations d’altitude. écrire à l’essoufflement. chaque pas coûte son prix d’oxygène. se mettre en état de survie, hiberner dans sa bouche, baisse de température jusqu’à l’endormissement. garder sous la langue le glacier, la parole. réfuter tout désir et couler au silence.


reprise/pause été

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