Journal poétique / www.jouyanna.ch

en train

jeudi 13 août 2015, par Anna Jouy

Partir avec cette corde élastique, le chien de l’âme bien tenu. Il n’ira guère plus loin que la « maîtrée ». Partir et se savoir délesté, se savoir sans pesanteur et perdant au fil du pas, cette charge de jours qui empêche de voler. Monter dans un train, ne plus se retourner, vivre ses croisées de hasard, des figures acrobates. Partout comme si on jetait son corps, tel un dé sur une mappemonde. On aimerait tant se suffire à soi-même, se dire qu’il est temps de dé-bouler cette corde qui nous tient, serrée boule sèche
J’y monterais avec un "perméable", passante, d’un endroit à un autre sans rien savoir des aiguillages et arriverais dans un quelque part qui m’attendrait, une évidence, un bout, un but. Mais tout me tire en arrière et me remet sur l’étagère de la chambre, bibelot, décor, vanité. Le voyage a décomposé un instant l’image et puis comme un nerf dans l’acier, ma forme figée reprend.

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