espérance
dimanche 30 août 2015, par
Chaque matin je suspends l’attente à un nuage, comme un sioux espère la pluie. Le ciel pourrait craquer d’amour à la couture et vider sur moi ses poissons.
Les voisins hochent la tête, balai d’essuie-humeurs. C’est comme attendre un train dans un pays sans rails, et le ciel en est un et la mer aussi.
Je suspends l’attente, celle propre et nette qu’a repassée la nuit. J’ai des rêves mémorables et la couleur avec. Il faut bien se vêtir de quelque chose et j’ai froid dans ce monde.
Il faut s’attendre à rien me dit l’un, à tout insiste un autre. Être attendu pourtant ce n’est pas le tout, mais ce n’est pas rien non plus.
L’attente monte comme un ballon dans le cœur du soleil. Ma montre emplit le ciel. J’espère donc je vis, éblouie. Aveugle aux alentours. Je m’en voudrais de n’avoir rien espéré. C’est de l’espoir à prendre avec des pincettes et un peu de nuée.
L’attente me rend seule, comme une place entière. Je suis habitée de ce qui n’est pas là. Vaste champ à semences, comme tous les rendez-vous.
Ce n’est pas une attente creuse mais de briques pleines je suis chargée. Chaque jour je montre au ciel l’ouvrage. Il me dit recommence. C’est long de parvenir.
Esperance - Perth - Fabuloz
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Messages
1. espérance, 30 août 2015, 08:07, par zakane
de la difficulté d’écrire
de la peine qu’on se donne
de l’encre puisée dans notre sang
des cheveux qu’on s’arrache
je suis presque chauve
:)