Journal poétique / www.jouyanna.ch

complainte de la sirène

lundi 7 septembre 2015, par Anna Jouy

Je me tiens à l’étal, je frétille, j’écaille. Je tiens. Hors de l’eau, ma bouche de noyée échouée dans un peu d’air.
J’ai vendu l’océan, les branchies.J’ai dit : "fusionnons, vent et moi, poisson, gibier de flotte et de vague. Et il m’a semblé que c’était un accord acceptable, une mort lente contre un peu d’amour léger, racheté.
L’oiseau de vie est dans ma poitrine où bat l’arc-en-ciel de corail. La mer tient à ses sujets et les ceint de douceur. Ici c’est l’absence qui m’entoure, le feu du soleil et un air rare comme le don suave. Je meurs pour rien, un chiffon de plastique nourrit mon ventre. Je suis un comestible et les vitraux de mon église sans vertèbres sèchent suspendus par les fumées. Je ne ferai ni ton plaisir ni la vie. Pour rien, j’ai voulu venir à la Terre. Qui veut apprendre le pays sans guerre ?


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