Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 453

mardi 8 septembre 2015, par Anna Jouy

J’essaie de tremper mon doigt dans ton encre.
Ton fantôme est un joueur de nerfs sympathiques. Il écrit blanc sur blanc comme le ciron de la lune, ton côté invisible.
Autour de lui la nuit se tait, belle sale qu’il faut rincer. Ta proximité me rend buvard.
Et j’aime savoir que tout passe encore, depuis le temps de ta fin et des ultimes briquets à l’aube. A ce frotti-frotta tu restes le plus fort.
Quand tu étais en colère, tu cuisais ton whisky dans l’alambic de la chambre et puis tu riais en disant « c’est un grand cru, maintenant je me repose ». Puis tu dormais deux hivers dans ma grotte. On a aimé plus que de raison les pôles, le grand astiqué du froid : nous chassions le désert.
Mais tu as glissé tes corpulences entre les feuilles, herbier d’amour et j’essaie de sucer les sèves de papier.


Franz Marc in the rain

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