journal de l’aube 455
dimanche 13 septembre 2015, par
J’aurai à rendre l’hiver, une neige après l’autre.
Sa cargaison de flocons, tous fondus tous éteints, l’éclat des givres qui montait de l’arbre à des étoiles, perdu lui aussi dans le distrait des vies. Ce sont des comptes vains, des recels révolus, le souvenir lépreux d’un temps de froidure, où je grelottais maigre.
J’aurai à rendre aussi le début, l’éclosion, la percée. Le vert qui remonte comme un noyé des antres de la mort. Une algue prolixe, des éruptions muettes sur la peau, ces entrées en matières. Ce sont des chiffres, des inventaires de l’éphémère surgissant, le rappel éclaté du bal des nivéoles, un collier rompu, une robe déchirée.
J’aurai à restituer l’été, ce n’était qu’un prêt de hâles, de chaleurs en suées, une affaire brûlante, une pupille noire dans un volcan. J’ai beaucoup dormi dans les traînes de l’ombre, mordue au centre du regard, éblouie et aveugle.
J’aurai les fruits, le tablier, les poches le cellier et le vin… la richesse d’un jardin de jours, ceux du repos, ceux du nerf et du labour, les aléas de la pluie et des graines pourrissantes, et celles qui ont fait fruits, ensuite, comme on entretient le miracle.
28 fruits et légumes qui poussent d’une façon dont vous n’aviez ...
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