Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 465

vendredi 25 septembre 2015, par Anna Jouy

Donner à la page sa paire de rames, ses marges laquées de blanc qu’il faut plonger pour soulever la lumière. Et le vent un peu.
Les moulins tirent la pluie, éparpillent. Ce sont des goupilles à déboucher les nuages. Je prends le premier vers qui passe. C’est une transhumance grise sur la langue. Et le vent un peu.
Enfoncer sa loupiote jusqu’au caveau du rêve, en sortir un os. Le travail que c’est de sourire et de consulter son énigme. Mona Lisa.Quelque part, ailleurs le vent un peu.
Franchir ensuite les cortèges, les trébuchés, leur soif entêtante, la razzia des dieux sur la marée des hommes, l’écope chargée de cris, de la peur que ça fait quand la mort vous pousse dans le dos. Et le vent un peu.
Et puis cette main sérieuse, qui tremble bien sûr, qui doute, qui sème ici le trouble grain d’un matin parmi les hommes. L’inquiète actualité, à la ramasse.

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