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jeux de réflexions

dimanche 4 octobre 2015, par Anna Jouy

Comme cela se ligue, bras tordus, langues nouées, la gorge gordienne pour que disparaisse le son de votre humanité. Ça arrive, vous êtes de ces choses qui se briquent, se manipulent, qu’on peut rendre objets abjects. Sans arbitre, sans jugement, juste cette chose à la merci de mots, de parole et de geste.

La voix se retire, oui la mer parfois sèche. Il faut passer et aller au désert. Vous y perdre et vous faire oublier. La Terre vous est enlevée, il n’y a plus de sol, plus de terrain, d’échelle non plus. Il faut battre vite les bras et maintenir dans cette agitation quelque présence avant une chute.

Vous connaissez ce temps, vous y êtes déjà venu. Vous êtes fort habile à revivre, étrangement. Refaire parfois le même rêve, qui vous reprend et vous fait repasser par les mêmes images. Vous y êtes mais cependant dans la conscience décalée de votre propre inconscient qui vous leurre pour la xième fois. Un miroir se mirant dans un autre miroir…
Cela se ligue et vous aimeriez ne plus jamais revenir, ne plus jamais être dans cet identique dont vous savez déjà le difficile, l’épreuve ainsi que la stupide vanité. Car puisque vous êtes lucide de ce qu’il y a de fat et d’indigne à souffrir de vivre, -votre souffrance vraie pourtant-, vous ne pouvez plus qu’ajouter à la douleur votre mépris d’elle.


NOEUD GORDIEN (sculptures bronze,)
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NOEUD GORDIEN - Sculpture, 12x9x24 cm ©2014 par Venner Fanch -

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Messages

  • Imagine la chambre close sur ton sommeil :
    Tu serais sous paroi épaisse
    et une histoire sans fin
    qui s’enroule avec ta mémoire
    et agite les soubresauts du passé .
    Les pensées en seraient prisonnières .
    C’est comme un sac en plastique,.
    Il aurait la couleur des nuits,
    et même celle des nuits blanches.
    Des cauchemars ne pouvant s’en échapper.

    C’est une enveloppe étanche
    et pourtant invisible au jour,
    dans laquelle tu te démènes,
    sans en trouver l’issue.
    Seul, le rêve du présent
    peut t’ouvrir les yeux.
    C’est comme si celui-ci
    de la fente des paupières,
    pouvait pénétrer dans la conscience,
    et chasser les ombres.

    D’un rêve éveillé tu vivras au présent,
    et ceux de la nuit, découpés en morceaux,
    flasques témoins d’une parole emmurée,
    que tu arrives à dépasser.

     

    RC - août 2016

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