Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 471

lundi 5 octobre 2015, par Anna Jouy

Et puis donc, il faut changer de costume, enfiler son personnage, celui de l’arbre qui hisse la colline vers son premier nuage. L’aube a le dos voûté. Laborieusement, butter le friable, mottes à contre temps. Laborieusement, faire croître des idées dans un sablier, bêche ridicule. Pour revenir tout perdre dans les terres de flocons de son âme qui rêve.

Quitter les nœuds ferroviaires des nostalgies de l’oreiller, prendre la route discrète où l’ombre n’est plus qu’un squelette sur la pierre. Faire ainsi du jour une glissade, en patineur de lumière. Maintenant il faut actionner sa draisine, pomper à tour de bras dans l’illusion des gens sans paupières. Laisser couler, tous les gestes ramènent vers la nuit, forcément.

Tu dormiras à nouveau, vêtu des espérances, de l’angoisse transparente enfin, comme le propriétaire d’une plaine heureuse.

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