journal de l’aube 479
mardi 20 octobre 2015, par
Et puis retrouver les mots qui s’absentent, ceux qu’on chasse de la corde, les coordinations, les jointures de l’espace. Remettre par-ci par-là les bibelots de phrase, les détails qu’on garde dans l’armoire, pour faire des raccourcis et courir au point final. S’accrocher maintenant aux particules, recoudre les accrocs de l’haleine, entre-tenir. Traîner un peu plus, en patineur. Regarder le paysage, butiner les souvenirs. Cesser d’écrire en springbok pour échapper aux prédateurs. Troquer donc les ongles pour des pattes, des pieds à la rigueur. Lester le texte de pays, de chemins, de domaines. Augmenter son voyage, allonger partout son ombre. Ne rien quitter sans avoir précisé. Préciselé peut-être. Il manque de plus en plus de pièces à la lecture. On sent qu’il y a là une architecture du trou mais à lire les dentelles, on touche à la robe du braille…
Je cherche ce qui manque, mon esprit laisse trop souvent s’effondrer ses ponts de sable.
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