Journal poétique / www.jouyanna.ch

crépuscule

mercredi 18 novembre 2015, par Anna Jouy

Fermer son parasol. Mettre à dégoutter l’ombre jusqu’à sa flaque obscure. L’Ouest flanche, membrane engloutie de l’horizon. Et l’air mordancé d’une encre qui gagne. Il tombe du noir comme une trombe de nuit.
Si le ciel est encore bleu, le sol est mordu de grisaille. Mon visage aussi. Une larme de soir à laisser fondre sur la langue.
C’est l’heure de nouer mon souffle aux choses, au pays, à la cosmogonie nègre. Je désintègre le corps spécifique pour la fraternité indiscernable. Je délace mes contours et j’entre nue dans les ténèbres.
Je suis ta pareille, tu ne me reconnais que de te savoir. Ma vie alors n’est qu’une empreinte sympathique dans un cirage sans citron.

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