Grand ciel naturel, nude.
Pioche, outil, cuillère, creuser le sol sous les pas. Fabriquer le soubassement. Centrer le forage, mon corps moelleux de mousses ou d’aiguilles, chercher à élargir un peu l’alcôve de silence.
Le bulbe de ma voix devra s’y tenir, des semaines encore, prêt à mûrir, dans la vasque d’un prochain printemps.
Ces temps durs, je me demande comment à nouveau descendre en intérieur, par quelle échelle, quelle passerelle, quelle épée. J’avais un passe-partout sans le savoir sans doute. Mais aussitôt qu’on sait quelque chose et celle-ci nous échappe et fuit et nous glisse entre les doigts, comme éclatent les spores d’un champignon trop fait. Je croyais avoir compris et puis c’est à nouveau plus profond le mystère.
Alors je veux m’enfoncer encore comme une enfant curieuse dans le boyau de son histoire... De ne rien jamais vraiment savoir, pousse en avant.
Grand ciel naturel, nude.
Je me disperse, je reste la tête pleine d’aigrettes de pissenlit, hors saison, à me laisser ébouriffer de cet azur en- dessus, éternel quant à lui. Il faut décidément sortir la trousse de repiquage.