toile d’étoiles
mercredi 9 décembre 2015, par
Une petite araignée file les nuages
Ce matin ils sont gris, sa laine aura la noirceur du chagrin
Elle tire à elle l’ouate de nos soupirs, la peur est un étrange troupeau et clôture le parc des lumières
Elle tord pour nous l’épouvante d’un orage
Faudra beaucoup pleurer pour dissoudre nos bâillons
Peut-être même irons-nous jusqu’à perdre nos visages, les lèvres se brûlent à l’acide de la haine
Ses pattes ouvrières, sa bouche, son terrain de vent marchent sur l’invisible.
La fougère qu’elle habite, le buis, le chéneau de la pluie sont les derniers refuges.
Mais sans elle, ce sera le règne long des mouches, le bruit incessant des pourritures, le vacarme des charognes de l’angoisse.
Messages
1. toile d’étoiles, 9 décembre 2015, 09:34, par Dominique Hasselmann
"le bruit incessant des pourritures" s’amplifie en effet (je parle de notre beau pays)...
2. toile d’étoiles, 9 décembre 2015, 12:38, par Anna2B
Merci à l’araignée qui n’est pas celle qu’on croit et qui capture nos angoisses pour en crocheter de précieuses étoiles.
1. toile d’étoiles, 9 décembre 2015, 12:41, par Anna Jouy
oui il faut transfigurer l’angoisse...