Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 502

vendredi 11 décembre 2015, par Anna Jouy

Je viens de franchir les dernières mailles du silence, la porte de la nuit grince, passent les rêves un à un.
Le reste blanc de l’abois
Je le franchis, épaules défaites des condiments salés de l’obscurité.
Et le marchant, je m’affranchis.
L’âme sort aussi, plus fluide et propre, lessivée de mes os secrets. Et les morts m’attendent à la table, leurs vieux rires coincés dans les linteaux de l’autre monde. Chaque nuit, ils renaissent à l’envol. Ils essaient l’éternité.
(Notre entrevue s’éternise, le cavalier de l’intense bâille encore et je rassemble les miettes et les coquilles.)
Le ciel est morne. Alors donc c’est bien moi qui rentre tard.
Par la porte rare, celle qui ouvre soudain, n’importe où à l’improviste du vivre.

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