journal de l’aube 504
mardi 15 décembre 2015, par
L’allée. Celle qui s’en va, bon « en » mal « en ». Mon appui d’ombre et de rosier, de vieux arbustes, nus, au garde- à-vous. Je passe. Toboggan du labeur qui me pousse dehors. La maison me chasse. Je la laisse à ses vieux maîtres. On ne fait pas toujours contrat de sympathie avec les domestiques du mort. Le tapis de pierres mité. Les herbes le crèvent. Mon pas fauche le regain de la désobéissance. L’entour est rebelle, lui aussi. Il reprend ses droits sauvages et ses manières hérissées. La terre se mutine, pavillon noir levé.
L’aube n’est pas dressée et la vigie passe par la sente borgne. Ce n’est pas l’heure d’exister. Sous le manteau de brume, je tente de refiler mon mot de passe, pratique d’un autre temps, le poème n’est plus guère de contrebande et cacher ses mots ne serait ici que parodie clandestine.
Ailleurs pourtant, l’aube tue au fil tranchant de sa première lumière.
Messages
1. journal de l’aube 504, 15 décembre 2015, 18:53, par Anna2B
J’aime beaucoup ces textes où votre personnage passe en silhouette sombre parmi les ombres ; univers habités, dehors et dedans.
Je suis sidérée par la virtuosité de votre écriture et l’immense champ de votre vocabulaire ; vos écrits sont aussi, parfois, en échappée.
2. journal de l’aube 504, 15 décembre 2015, 20:08, par Anna Jouy
merci... ;-) ne vis ces temps qu’à l’aube et au tomber du jour, ceci explique cela, sans doute