Journal poétique / www.jouyanna.ch

ouvragés de temps

vendredi 25 décembre 2015, par Anna Jouy

La peau est sèche et désœuvrée. Ne se frotte plus ni aux hommes ni aux pierres.

Corps pilotis noyés dans l’amas glissant, les algues autour. L’écume des chapelets de nacre. Le silence perlier, noir, en grappes autour du col.
Le fleuve passe caresse son propre voyage.

Parfois, comme moi, s’arrêtent les fûts qui roulent sur l’eau. Loin des scieries, des âtres, ou du lit des hommes.

Sommes des runes de baignoire, épieux, recouverts d’expériences, d’âge et de lichen. Nous manquent pourtant le temps, l’eau et la statue pour raconter une histoire.
On se couvre alors d’huiles, de parfums, de silence. Des baumes du sarcophage. On tente de cercler les limites : ne pas se dissoudre, se dissiper, copeaux, sciures, particules, pauvres atomes.
On pense que debout, on fera mieux face.
Les années se comptent en pluies d’étoiles et tout finit par filer, même les météores. Ouvragés de temps.

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