Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 507

dimanche 27 décembre 2015, par Anna Jouy

Il faut soudain s’arrêter, bloquer le geste, comme il faut, tout pareillement, interrompre le poème, se lever, sortir un instant, pour éviter que, vous regardant, il ne vous frappe à la gueule. L’interrompre, le rendre spasmodique, essoufflé, ne lui laisser que les traitillés d’une veine variqueuse. Geste haletant.
Interrompre le geste, le rendre morse de l’action, coup de gomme sur le faire parce que c’est plus beau ainsi, plus juste, plus violent ainsi : interrompu, clignotant, définitivement bègue.
Mon trésor est fait de pierres, précieux "poings" fermés de ma peine. Les poches gardent profondément la sente de la colère, une carrière neuve de pavés de bataille. Fermés, ronds, voluptueux, et de phalanges et de marbre, c’est dedans que ça respire. Une cloison étanche, l’ennemi, l’autre, le boxeur dort dedans et n’en pourra jamais sortir, mon poing est clos, scellé, barricade rivée à mon bras qui s’en va droit au cœur, trafic intense.Se tenir à la saccade du vivre, un point, un trait c’est tout.

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