ring
vendredi 8 janvier 2016, par
Je frappe le clavier, je boxe phalanges courbes, protégeant mon visage. Je frappe.
L’histoire reste ferme. Une plainte qui s’ouvre à peine. Défilé étroit, coupe-gorge. La voie est ferrée, hymen recousu, mes frappes n’éventrent rien et n’enfoncent pas non plus.
Parfois longtemps, exercer ainsi le combat, machine contre sens. Sens interdit prises pareilles. Le catch dactylo sans héros.
Pourtant, j’entends que "derrière"...un brouhaha. Que "derrière"... un faux silence, celui de qui ne veut répondre, ce silence sans absence. ça ne veut pas sortir.
Je tape espérant étriper l’attente, l’inquiétude qu’il y a dans l’attente. Libérer les liqueurs et les becs de gaz, les viscères bavards. Je cherche un répons, la contre- offensive.
L’adversaire est dur. Fort. Le texte saute d’un coin à coin du ring. Je m’essouffle à tenter l’atteinte, la touche, l’uppercut avant le gong.
J’y vais avec les mains, les doigts. D’autres usent du canif. Va-t-il parler ce putain de silence ? Je compte jusqu’à dix. Perte de round.
Messages
1. dring , 8 janvier 2016, 20:04, par phil
A se demander combien nous sommes bien alignés avec numéro-ticket en main à faire la queue des édentés pour le gain d’un hamburger gratuit au fast flood des miséricordieux. Ça sonne on se précipite et on tombe dans le panneau à l’entrée, pire on s’illusionne de pouvoir le lire après ... Il y aurait marqué blong ! En creux avec des étoiles. Une marque de bière sans doute. Civière de lièvre à volonté ce soir ...
2. ring, 8 janvier 2016, 21:30, par Anna2B
J’aime cet écrit ; pour moi il est drôle... Pas de corps à corps avec le texte mais une lutte pour l’attraper, le planter. Pas question de cerveau, mais de muscles ; un acharnement cocasse !! C’est ce que je retiens malgré l’inquiétude exprimée.
3. ring, 8 janvier 2016, 22:15, par phil
Le sang d’encre des sans dents, une gravité anxieuse bien connue et de saison.
Ou comment se faire mettre en boxe avec toute votre élégance et humour. :)
4. ring, 9 janvier 2016, 09:48, par Dominique Hasselmann
Sur la photo, c’est Arthur Cravan, je crois.