journal de l’aube 513
vendredi 22 janvier 2016, par
L’aube- moment, l’aube- endroit. L’aube quelqu’un. Rendez-vous. Ici, où je venais, fidèle, toucher ma solde de lumière, celle qui hésite ou tremble, vagissante dans mes draps. Aube, que je mis du temps à apprivoiser, puis à côtoyer, là où je me suis à peine trempée et puis toujours plus profonde, l’eau…
Pareil à ces présences qu’on hésite à aborder, qui s’amorcent par bribes, par saccades, quand on avance vers elles puis se retire pour rester dans la juste distance. Cet autre qu’on investit lentement puis avec envie, puis trop d’empressement, vers qui on va, qu’on veut tant qu’on se croit tout permis, même de lui dire tu…
Et puis de ne plus le nommer puisqu’il est là et que c’est normal et naturel. l’effacement quotidien, le jour a pris toute la place. l’aube sans importance.
Pareil aussi à ce début de retrait, cette reprise un peu de ce que l’on donne, la tentation de se défaire, de s’en aller à nouveau, de disparaitre encore, de reprendre des chemins prudes, d’éviter le familier qui tue le secret, le mystère de l’autre. Il faut se quitter.
L’aube que j’ai trop fréquentée, qu’il a fallu rompre et casser alors jusqu’à lui rendre le droit à la nuit.
Messages
1. journal de l’aube 513, 22 janvier 2016, 08:23, par zakane
défaire les plis de l’aube
2. journal de l’aube 513, 22 janvier 2016, 08:43, par aunryz
"l’effacement quotidien"
comme il est difficile de lutter contre lui
plus encore peut-être que contre l’oubli
Merci pour ce texte de l’aube
3. journal de l’aube 513, 22 janvier 2016, 10:46, par Dominique Hasselmann
L’aube, je me souviens tout à coup de celle que j’ai dû enfiler pour ma première communion, et défiler dans la rue menant à l’église de Vesoul (Haute-Saöne), un cierge à la main, le missel dans l’autre - et la montre Lip attendue comme cadeau...