journal de l’aube 521
jeudi 25 février 2016, par
Fouiller l’espace racinaire l’arbre dessous la chevelure du mort.
Fouiller l’entrelacs son sac de nœuds ses vers de tige ses crochets.
Développer au peigne d’ongles et d’os des chignons tous laqués de mémoire les paroles silencieuses de l’arbre à sa généalogie
La racineraie l’extrême prolifération de la soif de la graine à ses artères
Dans le terrain la voracité muette du ciel qui enfreint le secret de la citerne le monde sans air où les prières trempent leurs doigts dans les nappes putrides
Un essaim de chevelure dévore le miel noir des ancêtres
Dans la citerne percent les vaisseaux immobiles de l’anti-ciel
Le mycélium dense enchevêtre mon corps à des sorcières antiques l’épigraphie ligneuse d’un vivre nuit.
extrait du Livre de l’impossible aimer