Journal poétique / www.jouyanna.ch

journal de l’aube 526

jeudi 10 mars 2016, par Anna Jouy

Mais de tourner, tu adhères au mouvement de la Terre. Une ivresse immobile. En rond, alcools de la toupie. N’être qu’agitations et pourtant cette inertie, cette lourdeur à tes chevilles. Ainsi tu as l’esprit vaquant, instable, touche à tout. Tu sursautes à chaque savoir, à chaque coin de page et de rêves. Ainsi tu demeures enraciné sans geste dans la paraplégie du corps, enroulé de puits et d’eaux. Pourtant quand tu t’en vas, tu t’en vas ! Tu ancres le lointain dans ta pupille, tu l’agrippes, tu tires à toi l’autre bout du monde. C’est lui qui vient comme si tu étais le roi. A à tes pieds impuissants, à ton corps de pierres, il se dépose et dévoile pour toi les présents du royaume. C’est l’étalage des matières, le souk essentiel. Tu palpes l’hologramme de vies, les multitudes, les offrandes de la diversion. Et de ne pas bouger, d’avoir les mains ficelées dans la peur et les pieds cerclés, ouvre ta bouche. Parfois ondulent alors du ventre bridé à ta gorge des chants et des salives, quelque chose dont le nom lui-même gonfle ton sang : l’ailleurs !
Il faut grimper ai filet de cette voix. Dans le corps, le jeu magnétique de tes cellules, une électrode répulsion- attraction aimante ton désir. Tu ne feras jamais le pas dont tu rêves. A quoi bon si tout vient à toi, tout se raconte, se chuchote, se dévoile à tes sens. Tu sais tout avant même de le prononcer. Ce sera ta consolation. Dans la citerne, l’eau est un psaume quantique.


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